Le dossier Ne Muanda Nsemi évolue à grande vitesse. Aussitôt après sa reddition à la police, qui avait encerclé sa résidence de Mbinza Télécom, où il s’était cloitré durant près d’une semaine avec ses partisans, privé d’eau et d’électricité, le chef de la secte Bundu dia Mayala est auditionné par le parquet de grande instance.

Hier jeudi 9 mars, l’échange entre le ministère public et la défense du chef politico-religieux a été focalisée autour de la levée de l’immunité parlementaire du député national Ne Muanda Nsemi.

Le parquet, qui avait vite fait d’incarcérer l’incriminé, avait justifié sa décision du  fait que le parlementaire étant pris en cas de flagrance, la levée de son immunité parlementaire ne constituait plus une barrière au plan judiciaire. La défense pour sa part a fait remarquer que le dossier de son client étant vide, l’incarcération du leader de l’ex-Bundu dia Kongo ne peut se justifier. D’autant plus que l’immunité parlementaire du député n’a pas été levée. Ceci implique qu’il faudra repartir avec la procédure parlementaire pour obtenir ou non la levée de l’immunité parlementaire de l’intéressé.

Comme on le voit, Ne Muanda Nsemi se trouve désormais entre l’acquittement pur et simple, le dossier étant vide, et l’immunité parlementaire n’étant pas levée d’une part, et la résidence surveillée d’autre part. Dans l’hypothèse où le parquet opterait pour la résidence surveillée, cela signifierait que la procédure parlementaire va être déclenchée.

Rappel des faits

Selon le rapport de la police, le lundi  13 février 2017, les éléments de la police de l’escadron Funa/Bandalungwa ont été alertés par la population des menaces de mort à son endroit proférées par un groupe de miliciens de Bundu dia Mayala habitant la résidence appartenant à  Zacharie Badiengila dit « Ne Muanda Nsemi », sis N°  22, avenue Bosenge, dans la commune de Ngiri-Ngiri.

Descendus sur les lieux pour s’enquérir de la situation, les éléments de cet escadron se sont heurtés à la résistance musclée des « miliciens », arborant des bérets rouges. Le bilan de l’affrontement qui s’en est suivi a fait état d’un policier tué, de trois armes et plusieurs munitions de guerre saisies, plusieurs blessés civils et militaires et de 307 personnes  qui se sont rendues.

Sorti de sa cachette, Ne Muanda Nsemi a été poursuivi de plusieurs chefs d’accusation. Notamment outrage envers le chef de l’Etat, incitation à la haine tribale et à la désobéissance civile, organisation de groupes terroristes, détention illégale d’armes et minutions de guerre, incendie criminel, destruction méchante, meurtre, incitation à la révolte.

Enfin de compte, l’outrage au chef de l’Etat et l’incitation à la révolte, entre autres, ont été retenus comme griefs par le Parquet, les autres griefs n’étant pas retenus. Comme on peut le constater, le dossier Ne Muanda Nsemi évolue vite certes. Mais, il est loin de connaître son dénouement.

Par G.O.